Jean-Marc Kerviche
"Etre de gauche ou être de droite, c'est choisir une des innombrables manières qui s'offre à l'homme d'être un imbécile ; toutes deux, en effet, sont des formes d'hémiplégie morale" - José Ortega Y Gasset
De temps à autre, je vais sur Facebook, le Nouvel Observateur ou le Point, pour voir ce qui se dit ou ce qui s’y passe, et je serais plutôt ouvert à toute controverse. Ne serait-ce que pour en apprendre davantage !
Oui, je doute toujours et suis extrêmement surpris par les gens qui ont les idées bien arrêtées (fixes étant un synonyme).
Oui, comment peut-on être d'un seul bloc, comme peut-on rester convaincu alors que certaines vérités éclatent. Comment peut être totalement de gauche ou totalement de droite, comment peut-on passer au front national alors qu'on était il n'y a pas si longtemps adhérent du parti communiste, même si tous les deux sont des formes de fascisme.
On boit tout, on adhère aux thèses du moment parce qu'une majorité, les médias, presse ou autres vous alimentent en permanence en vous présentant dans le même temps les évènements et ce que vous devez en penser.
Tout est bon, on exagère un évènement, quel qu’il soit. On colporte tout ce qui va dans son sens quand ça nous arrange ou son contraire quand ça dessert l’adversaire sans même vérifier les sources.
Remarquez, on va toujours dans le même sens et généralement dans le sens qui nous arrange et qui nous conforte. Dans le sens où on a toujours été, par habitude, par facilité, par appartenance à un milieu, parce qu'on partage les mêmes intérêts de classe et même par commensalité puisqu'on mange souvent à la même table, d’où mon désappointement quand est absent toute réflexion surtout de la part d’individus se prétendant intelligents.
Comme tout un chacun entrant dans une librairie et qui ne s’intéresse qu’à un seul rayon, comme un chien qui retourne toujours à son vomi, il suffit de le savoir.
Comme une élection bascule dans un sens ou dans l’autre avec seulement 2 % des électeurs (ne parlons pas des abstentionnistes) il parait extrêmement compliqué de savoir quel va être l’élément qui va faire gagner l’un ou l’autre.
Alors tout est bon, c’est comme pour les émissions de téléréalité, les émissions de Cyril Hanouna où n’a d’intérêt que la rigolade (même s’il en faut !), le zapping, les Guignols de l’Info qui rend sympathique, détestable ou ridicule tel ou tel individu (c’est selon !), les buzz (comme on dit !) les bêtisiers, Koh Lanta et tout ce qui y ressemble, les télés crochets, le sport et le football en particulier, bref toutes les émissions ou la réflexion est absente, voire bannie.
Il faut rigoler, titiller les glandes lacrymales ou se dilater la rate, c’est avec ça qu’on crée les opinions !
A moins d’utiliser la rumeur au moment le plus propice où n’est important que ce qui se dit dans l’instant, les scandales provoqués qu’ils soient effectifs ou imaginaires ne favorisant que ceux qui les suscitent. Pour toute opinion cherchez toujours à qui profite l'information qui sort car le temps que les démentis arrivent et le choix sera fait d’un côté ou de l’autre !
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Quand on voit des hommes politiques se ranger derrière les thèses d’un parti sans déroger d’un iota la ligne ou l’esprit de ce qui a été formulé par le chef de ce même parti, il est tout de même permis de s’interroger sur ce qu’ils ont vraiment en tête.
Sont-ils réellement d’accord sur tout ?
Suivent-ils en eux-mêmes aveuglement toutes les déclarations du chef ?
Quand des journalistes les interrogent, sur quantité de chaines de télé ou de radio, on les voit répéter les mêmes arguments dans déroger d’un iota, utiliser les mêmes mots, les mêmes tournures de phrases. Des tournures de phrases répétées à l’envie qui font le bonheur des émissions satiriques, ou des buzz sur le net, vous comprendrez qu’on soit dubitatif.
Quel que soit l’homme, quelle que soit la femme, il/elle n’est pas constitué/e d’un seul bloc, ne pense pas obligatoirement ce que pense un/e autre. Les idées que l'on émet ne sont pas forcément comprises de la façon qu’on voudrait qu’elles soient reçues sur le fond et sur la forme tant leurs interprétations sont sujettes à caution suivant qui les reçoit.
Il suffit de regarder ce qui se passe à l’occasion des primaires.
A droite, alors qu’ils étaient tous, le petit doigt sur la couture du pantalon, aux ordres de N Sarkozy du temps où il était président de la République, on les voit se disputer sur à peu près tous les sujets.
A gauche, c’est du pareil au même, on en voit contester ce qu’ils ont longtemps soutenu quand ils étaient ministres.
Quant à nous, simples citoyens, certains projets de loi présentés par la droite ou par la gauche, il se peut qu’ils nous agréent quand d’autres nous révulsent. Et quand arrive un drame, attentat ou autre, quand on joue sur les peurs, quelle va être notre réaction, quel va être notre vote ?
Situons-nous tous vraiment à gauche ou à droite, comme ces députés qui votent comme leur parti le leur a demandé ?
La question mérite d’être posée, ne trouvez-vous pas ?