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Réflexions personnelles

Ou débat d'idées en vrac.

Réflexion 1
Au temps où les frontières n’existaient pas, les hommes se définissaient selon leurs habitudes alimentaires. Ils se reconnaissaient de cette façon. Les uns mangeaient ceci, les autres cela. Ils s’invitaient entre eux et il aurait été malvenu de refuser ce qui leur était proposé. Le partage définissait les liens : La commensalité, les devoirs, les alliances. Refuser de partager pouvait relever de l’insulte. 

Lire à cet effet Raoul et Laura Levi Makarius (1961) L’origine de l’exogamie et du totémisme. Le livre est épuisé mais vous l'avez en version pdf sur Google).
Regarder aussi les émissions à la télé d’Antoine de Maximy « J’irai dormir chez vous » ou de Julie Andrieu « Fourchette et sac à dos » et voyez comme ils sont accueillis parce qu’ils partagent les repas souvent peu ragoûtants que leur offrent leurs hôtes. Voyez la bonne humeur et le plaisir de ces gens qui offrent.
Le porc est devenu Dieu (voir les thèses de Salomon Reinach) parce que c'était la nourriture principale des premiers peuples qui occupaient le delta du Nil et en premier lieu les Hébreux !
De là les interdictions mêlées et étayées par diverses maladies parasitaires, et on y est !
Seulement aujourd'hui on dispose de réfrigérateurs et de congélateurs et la cuisson à cœur détruit tous les germes, ce qui était loin d’être le cas au temps des Pyramides !

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Reflexion 2
Il en aura fallu du temps pour que les hommes quittent leurs grottes, troglodytes tentes et autres tipis, il en aura fallu du temps pour que les hommes comprennent que personne ne leur est supérieur, que les seigneurs et rois ne sont pas différents de nous tous et surtout ne sont pas d’essence divine. Il en aura fallu du temps (alors que l’homme avait déjà posé le pied sur la lune) plus de 400 ans pour que Galilée soit réhabilité par un certain Jean Paul II, enfin pas vraiment, car ...le tribunal qui l’avait condamné n’existait plus depuis belle lurette.
Il en aura fallu du temps pour oser contester des autorités qui nous faisaient prendre des vessies pour des lanternes. Il en aura fallu du temps pour savoir que Dieu est une vue de l’esprit et non une réalité. Il en aura fallu du temps pour que ce qui était interdit hier soit aujourd’hui autorisé.
Il en faudra encore du temps pour que les esprits étroits reconnaissent à autrui des droits qu’eux-mêmes s’autorisaient.
Il en faudra encore du temps pour que les intolérances s’effacent, que les oppositions se taisent, que l’homme et son alter ego la femme, depuis peu l’égale de l’homme, soient enfin reconnus dans leur diversités et tout simplement dans leurs différences, acceptés.
Des manifestations « contre le mariage pour tous » sont encore d’actualité aujourd’hui alors que n’est plus considérée comme un délit l’homosexualité depuis 1982, loi finalement non-remise en cause par ceux-là mêmes qui la refusaient hier, ces mêmes qui vont défiler aujourd’hui.
Il en faudra encore des générations et des générations pour que se reconnaissent enfin les êtres humains !
Haro sur la PMA qui permet à des couples (de sexes différents) ou des paires (de même sexe) d'avoir des enfants.
Haro sur la GPA, pour certains marchandisation des corps, pour d’autres don de soi comme le sang ou les organes, alors que les nantis peuvent se le permettre sans en référer à qui que ce soit afin d'être père ou mère..
A ce propos, savez-vous que dans certaines contrées, à Madagascar notamment, les enfants qui naissaient il n’y a pas si longtemps avec des dents étaient considérés comme étant des créatures du diable. Ils étaient mis à mort ou dans le meilleur des cas étaient abandonnés en forêt. Vous savez qu’aujourd’hui les albinos au fin fond de l’Afrique ont encore du souci à se faire pour leur vie étant considérés pour des anormaux ! (
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/meurtres-d-albinos-225-sorciers-arretes-en-tanzanie_1661041.html)

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Réflexion 3
Dépendances et addictions
Entre le mercredi, jour de Télérama, lundi, jour de Femme Actuelle, samedi, jour de Marianne, et la réception d’Esprit et du Monde Diplomatique en début de mois, entre l’atelier d’écriture le mardi toutes les deux semaines et le conseil syndical le premier lundi de chaque mois, ma vie est bien rythmée.
Serais-je dépendant, ou victime d’addiction ? ...
Nos vies sont rythmées quoiqu’on en dise, pour les uns, c’est le championnat de France de foot, le tiercé, le loto, pour les autres les sorties régulières, au théâtre, au cinéma, au restaurant, et souvent au même restaurant !
On souhaiterait s’en échapper qu’on ne le pourrait pas ! Il suffit que ça s’arrête, pour en ressentir le cruel besoin.
Les exemples fourmillent : Un jeune homme voit une jeune fille tous les jours à son travail et ça lui suffit à son bonheur. A peine celle-ci lui annonce-t-elle son départ que le jeune homme lui déclare sa flamme. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait avant ?
Du Bellay avait un rêve se rendre à Rome et y vivre. A peine était-il dans la ville éternelle, qu’il se languissait et regrettait la douceur angevine. Voyez :

 

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.

 

On ne mesure sa dépendance à un objet, à une personne, à un lieu, qu’au moment où cet objet, cette personne, ce lieu vous manque.

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A propos du mariage pour tous et de tout ce qui en découle en réponse aux manifestations orchestrées par les tenants de la « bonne Â» pensée.

 

Tout n'est effectivement question que de vocabulaire.

Et les deux parties, ceux qui défendent le droit à la liberté pour tous et ceux qui sont partisans d’un ordre moral rigoriste jouent en permanence avec les mots, les utilisent à dessein, sont souvent cinglants et hors de propos. Et la vérité des uns est toujours en opposition avec celle des autres, selon les mots qu’ils emploient et les lapsus dont ils sont victimes.

Si l'on fait abstraction des quelques mots des membres de Civitas qui, eux, ont au moins le mérite d'exprimer clairement leur opinion, les "anti-mariage homo" se voient également confrontés à une difficulté sémantique. M. Guaino, chantre de la droite qui possède le mérite de discourir à la demande, comme d’ailleurs la "passionaria " Frigide Barjot avec un autre vocabulaire, curieux comme pseudo, ne fait pas exception :

Ils énoncent leurs arguments sous forme de principes généraux, afin de ne pas avoir l'air de stigmatiser les homosexuels. Surtout ne pas leur jeter l’opprobre, leur discours se retournerait contre eux-mêmes. Ils les adorent ! Surtout Frigide Barjot, l’égérie fluo. A ce propos se souvenir également du fameux mot de la très éclairée Roselyne Bachelot tout aussi fluo : se montrer "gay-friendly" à cause des élections à venir !

Ainsi, plutôt que de dire "les homos sont par nature incapables d'élever des enfants", ils diront "l'enfant, pour se construire, a besoin de son père et de sa mère", plutôt que de dire "ne laissons pas ces gens-là adopter", ils invoqueront le traumatisme des enfants recherchant leurs parents biologiques. Au lieu de "l'homosexualité est une maladie, et l'homosexuel est anormal", ils invoqueront les "lois de la nature". Cette hypocrisie génère des dommages collatéraux non seulement auprès des familles homoparentales déjà existantes, mais également auprès des enfants adoptés, ou encore vis-à-vis de ces couples hétéros recourant pour à la PMA pour enfanter, des célibataires adoptants, des personnes stériles, et de tous les gamins subissant les quolibets de leurs camarades à cause de leur différence quelle qu'elle soit (pour l’exemple voir le film, "Le Chant du cygne : la ballade d'Occi Byrne" que je vous laisse découvrir), provoquant des traumatismes à vie.

Car, si on réfléchit un peu, sans a priori négatif sur les homos, on s'aperçoit que le mariage et l'adoption pour les homosexuels ne posera pas plus de problèmes que ceux auxquels sont déjà confrontés nombre de familles hétéros "normales" et socialement acceptées par tous.

Le problème est qu'effectivement le mariage entre homosexuels hommes ou femmes dérange ceux qui ont pour principe même la prédominance des hommes sur les femmes et l'assujettissement même de celles-ci à l'homme. Je m’explique : Ce genre de repère qui dure depuis l’âge des cavernes  et qui a pour origine la loi du plus fort risque en effet de sauter avec cette loi. Exit le patriarcat !

Rendez-vous compte, une femme devenant égale de l’homme, une femme chef de famille ! Encore un recul pour la virilité du mâle (Eric Zemour va encore nous pondre un livre).

Et il est précisément là le problème, et il n’est pas aussi évident que cela, même s’il est ressenti de façon sous-jacente. Enfin c’est en tout cas ce que j’en déduis.

Pour faire bref, quantité de lois n’ont eu de cesse de faire avancer l’humanité, des droits de l’homme en 1789 à l’abolition de l’esclavage (Schœlcher, Lincoln), des lois diverses et variées qui font bouger la société aux droits sociaux chèrement acquis, et jusqu’à ces dernières années, la contraception avec sa pilule, loi Neuwirth 1967, puis la loi Veil 1975 autorisant l’interruption volontaire de grossesse, qui offrait une certaine liberté aux femmes !

Rendez-vous compte qu’il n'y a pas si longtemps la femme n'avait le droit de travailler qu'avec l'assentiment de son mari, qu’elle n’a obtenu le droit de vote qu’en 1945 et le droit de posséder un compte à la banque qu’en 1965.

Oui, rappelez-vous toutes les levées de bouclier au moment de leur acceptation à la Chambre des députés, y compris cette fameuse loi abolissant la peine de mort que personne ne remets en cause aujourd’hui à part peut-être les afficionados de la charia.

Que maintenant les femmes peuvent bénéficier de la conception sans le recours d’un homme et que deux hommes peuvent évidemment recourir à une mère porteuse, sans que le législateur y mette son grain de sel, parce qu’on ne peut empêcher les individus quels qu’ils soient de faire ailleurs ce qui leur est impossible de pratiquer dans leur propre pays… comme, et c’est un exemple, sauvegarder leur pactole ! (petit aparté qui n’a rien à voir : Depardieu et de nombreux autres se reconnaîtront) 

Quelles avancées en si peu de temps !

Et maintenant ce nouveau gouvernement voudrait accorder autant de droits aux couples homos, ou "paires homos ",  qu’aux couples hétéros en leur permettant le mariage. Mariage pour tous comme ils disent, voire égalité des droits comme le stipulent les lois qui nous régissent et quand il est écrit sur tous nos édifices publics et nos monuments : LIBERTE. Comme le rappelle la première phrase du premier article de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits Â».

D’où cette fameuse perte des repères.

Qui va posséder en effet dorénavant la représentation de l’homme, qui va devoir représenter la femme, car le problème est bien là ! Les religieux n’entendent pas unir deux êtres, mais un homme et une femme (notez bien que j’écris l’homme avant, sciemment comme il est écrit sur la missive de l’enseignement catholique, que j’ai lue, invitant au débat !). Quand on sait que les femmes n’occupent aucun poste de la hiérarchie ecclésiale et tout bonnement dans le meilleur des cas reléguées à l’administration d’un hospice, d’un couvent ou d’une maladrerie.

On peut donc comprendre leur difficulté à l’admettre, comme l’a été en son temps le fait de reconnaître à certains que la Terre tournait autour du Soleil ! Ils y ont mis le temps ! 

Et si l’on revient sur le discours de M Henri Guaino à la tribune de l’Assemblée Nationale, encouragé par les siens, je cite : "Votre texte, c'est donner le droit d'avoir des enfants à ceux à qui la nature n'a pas donné ce droit !" aurait-il lancé, acclamé par les députés de l'opposition." Ce monsieur, rhéteur magnifique auquel est attribué le fameux discours de Dakar prononcé à la virgule près par N Sarkozy cherche des arguments pour étayer la position des tenants de son camp, comme tout bon avocat qui a pour rôle celui de faire passer un criminel notoire pour un enfant de chÅ“ur. Seulement, il est contradictoire avec la réalité. Pourquoi ?

Parce qu’il est en conflit total avec tout ce que l’homme cherche depuis des millénaires, à savoir, échapper à la mort, faire reculer la maladie, aider l’homme à vivre et lutter contre la nature, nature au demeurant qui ne vous donne pas aussi facilement le droit de vivre !

Par cette phrase, il nie la médecine et les médecins, d’Hippocrate, à Ambroise Paré, de Laennec à Albert Schweitzer, des Jean Hamburger, Christian Barnard, Christian Cabrol, pionniers des transplantations, de Léon Schwartzenberg à Luc Montagnier, tous autant qu’ils sont, qui luttent depuis des siècles et des siècles en permanence contre cette fameuse nature.

J’ai récemment répondu dans le nouvel observateur dans ce sens et quelqu’un m’a opposé le fait qu’on est en train en ce moment même aussi de débattre sur l’euthanasie, donc que les médecins peuvent aussi donner la mort. Ils ne seraient donc pas tournés que vers la vie, d’autant que certains participent aussi à l’IVG.

Ici et dans ces cas précis, il ne s’agit pas de généralité, tout dépend effectivement de la situation dans laquelle on est placé, de ce qu’on ressent avec tout notre vécu, mais aussi tout dépend du drame auquel on est confronté et ceci, que ce soit pour l’euthanasie ou l’IVG, ce ne peut être traité que cas par cas, et seulement dans le but d’épargner les souffrances immédiates et à venir. Et ça, c’est dans leur rôle également du médecin et fait partie de leur éthique.

Bref pour en revenir à mon propos, la sexualité ne se commande pas, elle existe seulement et est propre à chacun de nous. En disant cela, je ne pense pas forcément à mon cas personnel, mais peut-être un jour où je ne serais plus là pour l'un de mes descendants qui aura peut-être à souffrir de cette possible différence.

Le reste est vocabulaire.

Quant à la procréation, on a dépassé largement ce qui est naturel depuis des lustres, l’essentiel étant l’amour, la protection qu’on doit aux plus petits que soi, et d’une manière générale aux plus faibles, mais là on déborde dans d’autres sphères, celles des nations, des nantis, ceux qui ne sont pas tenus de travailler, et des pauvres, ceux qui n’ont que leur travail à offrir quand ils ne sont pas quelquefois réduits au chômage et sans moyens…. voire sans reconnaissance et c’est justement ce qui pose problème… 

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Dieudonné

 

Personne n’est indifférent ! Tout le monde a un avis sur Dieudonné.

Mais Dieudonné n’est qu’un artiste. Un artiste qui s’est laissé dépasser par les évènements.

D’autres avant lui se sont fait interdire d’antenne, Didier Porte, Stéphane Guillon, mais sont restés parce qu’ils ont rectifié leurs discours et ils ont arrêté de faire une fixation sur ce qui les ulcérait. Et chacun sait qu’il a de quoi l’être, ulcéré, avec tout ce qui se passe dans le monde… aujourd’hui… mais pas plus qu’hier !

On peut rire de tout, on peut taper sur tout, politique, religion, femmes (!!!), handicapés et particularités physiques même si certains souffrent en silence, le problème est que nombreux prennent ses propos au premier degré, retiennent des phrases hors de leur contexte. Chacun prend la petite phrase qui lui convient et qui correspond à ses attentes car souvent il ne dispose pas des siennes propres. La liberté d’expression à condition d’avoir les mots pour le dire, savoir quoi dire et comment le dire.

Et c’est vrai qu’il peut être drôle, incisif, dérangeant, provocant, dans l’outrance même, le problème c’est qu’il ne s’arrête pas à la scène, continue ses outrances comme s’il n’en avait pas assez proférées sur des thèmes qui dérangent partout où il trouve un écho. Et non content de l’effet qu’il suscite, il en rajoute comme le pire des cabotins.

Alors de là à être récupéré par les plus extrêmes il n’y a qu’un pas qu’il franchit allégrement par pure inconscience du moment qu’il trouve des gens qui l’aiment, comme tout artiste à l’égo démesuré !

Ce qui est condamnable, c’est tout ce cirque qu’il entraîne autour de lui, entre les pros qui exultent, les antis qui conspuent et qui ne cesse de s’amplifier comme d’une maladie dégénérative.

Il pourrait être la cause, il n’est qu’une conséquence. Il pourrait être la maladie, il n’est que le symptôme, ce qu’on soigne souvent à défaut de s’en prendre à la maladie elle-même.

Fallait-il l’interdire ? Grande question. Et l’important, ce n’est pas d’être pour ou contre, seule compte la façon avec laquelle vous argumentez.

Et pour exercice, deux cas : si vous êtes pour, argumentez contre, si vous êtes contre, argumentez pour.

Vous avez quatre heures ! Après, je ramasse les copies !

 

 

 

 

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